Patrimoine

      L’Eglise Saint Martial

Placée sous le vocable de saint Martial, premier évêque de Limoges et évangélisateur au IIIe siècle du Limousin, de la Marche et jusqu’aux limites ouest de l’actuel département de l’Allier, Deneuille (Danullium) est donc une paroisse très ancienne, attestée dès le règne d’Archambault IV le Fort, c’est-à-dire entre 1078 et 1095. Jusqu’à la Révolution, la paroisse appartenait à l’archiprêtré d’Hérisson et au diocèse de Bourges. Le curé de Deneuille était nommé par le doyen du chapitre de Saint-Ursin de Bourges. Sur le plan civil, elle dépendait de la châtellenie de Murat, d’où l’appellation « Deneuille-en-Murat » qu’elle a conservée jusqu’en 1891.

L’église de Deneuille-les-Mines est un modeste édifice dont les parties les plus anciennes datent de la fin du XIe siècle ou début du XIIe siècle. Une nef unique surmontée d’une charpente en berceau brisé est reliée à l’abside en hémicycle par une travée surmontée d’une coupole sur trompe. Au-dessus de cette travée s’élève le clocher carré surmonté d’une flèche. À l’origine, cette nef était éclairée par de très petites baies dont deux subsistent, l’une sur le mur sud et l’autre sur la façade ouest au dessus de la porte principale.
Au XVe siècle, deux chapelles seigneuriales voûtées d’ogives ont été construites de chaque côté de cette travée.
La chapelle sud est dédiée à saint Martial. Appelée « chapelle d’Éclène » elle a été construite par les seigneurs du même nom qui possédaient un fief et un château au sud du bourg. Une magnifique fenêtre gothique éclaire cette chapelle. Les nervures de la voûte retombent sur quatre culs-de-lampe représentant les quatre évangélistes.
La chapelle nord est dédiée à la Vierge. Appelée « chapelle du Bois ou du Bouis », du nom d’un fief situé au nord du bourg, elle est également voûtée d’ogives dont les nervures reposent sur de simples culots.

Dans la fenêtre de cette chapelle subsiste un morceau de vitrail daté du XVe siècle représentant une femme, vêtue de rouge et agenouillée, derrière laquelle se tient saint Jean-Baptiste.
Deux statues retiennent l’attention dans cette chapelle : l’une est une Piéta en pierre polychrome du XVIe siècle ; l’autre, qui semble être du XVe siècle, représente sainte Catherine, avec la roue qui rappelle son martyr au début du IVe siècle.
À noter également le curieux confessionnal inséré dans le mur séparant la chapelle et la sacristie. Le siège du prêtre et le compartiment destiné aux hommes sont accessibles par la sacristie, tandis que les femmes entrent dans l’autre compartiment directement depuis la chapelle. L’intérieur de l’église, à l’exception des deux chapelles latérales, a été entièrement décoré de peintures en trompe-l’œil en 1849 par « le sieur Zannini », peintre italien qui est aussi intervenu à La Chapelaude.
Une partie de ce décor situé en haut du mur entre la nef et la travée centrale est aujourd’hui masquée par un faux-plafond mis en place au milieu du XXe siècle. Au-dessus de la porte de la sacristie sont représentées les armes de Mgr de Pons, premier évêque de Moulins (1823-1849). A l’extérieur, sur la façade ouest, la porte principale est surmontée d’un tympan polylobé dont les voussures reposent sur des chapiteaux à crochets.

La porte de la chapelle sud présente un arc en accolade et les armoiries des seigneurs d’Éclène. Enfin, au chevet de l’église, subsiste un autel de procession. Sa dalle, chanfreinée, repose sur deux colonnes surmontées de chapiteaux qui pourraient être d’époque carolingienne.

 

 

 

 

L’église de Deneuille-Les-Mines est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis le 8 décembre 1960.